La CGT est pour une industrie qui réponde aux besoins actuels et futurs :
• répondre aux besoins fondamentaux qui restent immenses (alimentation, énergie, transport, logement, éducation, santé, culture…) ;
• produire autrement et mieux pour les salariés sur un autre modèle de développement. Cela nécessite de s’émanciper du mode de développement libéral qui raisonne à court terme, met en place le dumping social et environnemental pour dégager des marges importantes ;
• il est urgent de réindustrialiser notre pays, mettre en place des circuits courts, l’économie circulaire, l’écoconception, de produire des objets durables, interconnectables, réparables. Cela nécessite de développer les modes de transport collectifs les moins polluants, de réfléchir sur l’urbanisme, les temps et l’organisation du travail ;
• il y a nécessité de parler et de gagner des coopérations mutuellement avantageuses pour les peuples, avec une industrie appuyée par la recherche, notamment publique, répondant réellement aux besoins et à l’émancipation des peuples et des travailleurs, aux besoins sociaux et environnementaux et non plus aux seuls intérêts du capital dans une concurrence et compétitivité acharnées.
La CGT n’oppose pas vieille industrie et nouvelle industrie :
• l’industrie, socle d’une économie, doit servir la réponse aux besoins de la population, quel que soit le pays, le continent, à commencer par l’énergie, l’eau, l’habitat et la santé ainsi que les secteurs des transports et l’alimentation ;
• l’industrie du futur, le numérique : prétendre à développer une industrie du futur tout en laissant fermer les sites industriels les uns après les autres est une illusion. Il faut investir pour moderniser les usines, renouveler le parc d’équipements. Nous devons anticiper les mutations technologiques qui ne doivent pas supprimer des emplois mais les transformer et il faut donc augmenter la qualification en étant exigeant sur la formation initiale et continue. Le numérique doit servir au progrès social et ne pas être un outil au service du capital ;
• le développement de l’industrie moderne suppose des services publics de qualité en matière d’éducation, de santé, de recherche, de transport, etc. Pour sa part, le développement de ces services dépend aussi de l’existence et de la puissance d’un appareil productif et particulièrement des bases industrielles capables de produire des biens et équipements nécessaires. La maîtrise de la recherche, l’investissement en particulier des entreprises publiques, la formation, la reconnaissance des qualifications, la refonte parfois des classifications sont autant de défis dans les entreprises et dans nos conventions collectives.
Pour la CGT l’utilisation de l’énergie est intimement liée au développement humain :
• une politique énergétique ambitieuse : l’efficacité énergétique implique l’isolation massive des bâtiments, le développement des transports collectifs, de favoriser le rail, le fret ferroviaire, le fluvial, de travailler sur les process industriels utilisant moins d’énergie pour le même service rendu ;
• mettre en place une véritable économie circulaire : pour la CGT, il n’y a aucune opposition, entre reconquête et développement des activités industrielles, et engagement pour structurer l’économie circulaire, bien au contraire ;
• utilisons les différentes formes de production d’énergie en complémentarité, car aucune forme de production n’est capable à elle seule de répondre aux enjeux qui nous sont posés. Il faut développer des filières industrielles pour les énergies renouvelables afin de les amener à maturité. Diminuer nos émissions de gaz à effet de serre et répondre aux besoins énergétiques nécessite de continuer à utiliser l’énergie produite à partir de l’atome ;
• nous devons avoir les leviers pour agir sur le secteur énergétique : c’est notre proposition de pôle public de l’énergie.
Financer l’emploi et la création de richesses dans l’industrie :
• dans les entreprises : les salariés et leurs représentants doivent avoir le pouvoir d’imposer le financement par les banques de projets industriels répondant à des critères précis sur les composantes sociale (emploi, salaires, formation), économique (création de valeur ajoutée dans les territoires), et écologique (économies d’énergie et de ressources naturelles) ;
• crédit bancaires à travers des fonds pour l’emploi et le développement solidaire : au lieu d’inonder le patronat d’aides publiques, l’État et les régions doivent faire levier sur les crédits bancaires. Ceux-ci doivent accorder ou non des bonifications d’intérêts ou des garanties d’emprunts, à condition que les crédits bancaires ainsi mobilisés servent à la création d’emplois et de richesses dans les territoires.
• la création d’un pôle financier public démocratiquement administré par les citoyens, les salariés et leurs représentants servirait à peser sur les critères de financement des banques, bien autrement que ce que fait la BPI aujourd’hui et sur une bien plus grande échelle.
Pour la CGT, la citoyenneté ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise :
• représentation collective effective et améliorée pour tous les salariés : pas un salarié ne doit rester sans représentant du personnel, car les salariés, quel que soit leur statut dans l’entreprise, doivent avoir les mêmes droits ;
• pour un exercice réel et sans entrave du droit de se syndiquer, de s’impliquer dans le syndicat de son choix. La liberté syndicale est un droit fondamental inscrit dans la Constitution et dans les normes internationales. Pourtant, par peur de représailles, beaucoup de salariés hésitent à franchir le pas de la syndicalisation. Il faut donc prévenir, sanctionner et réparer les discriminations et atteintes aux libertés syndicales ;
• droit de veto des comités d’entreprise sur les plans de suppression d’emplois. Nouveaux droits d’intervention et moyens effectifs aux représentants du personnel dans les Comités d’Entreprise Européens (CEE) ;
• contrôle et évaluation des aides publiques aux entreprises car elles doivent être conditionnées à l’emploi, à l’investissement ;
• réglementation stricte de la sous-traitance en cascade afin que les entreprises donneuses d’ordres assument leur responsabilité sociale et le développement des comités interentreprises.